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10 décembre 2007 1 10 /12 /décembre /2007 08:52

un contre- Grenelle de l'environnement

Ce manifeste propose 20 champs de réflexion à envisager pour en finir avec la dégradation de la planète. Son auteur, Paul Ariès, prône la décroissance. Il renvoie dos à dos, la droite et la gauche néolibérale. Selon lui, Il faut en finir avec le système productiviste. «  Nous devons en finir avec le mythe de la croissance » autrement dit : « L'heure n'est plus à faire grossir le gâteau mais à en changer la recette. »

On peut toujours rêver…  Et en penser ce qu'on voudra...Y.H.

 

  1. Contre la fuite en avant techno-scientiste profitable aux seules grandes firmes, ne cédons pas sur l'exigence de moratoires durables sur les OGM, le nucléaire, les incinérateurs, les constructions d'autoroutes mais aussi les agro-carburants. Ne nous laissons pas piéger par le  compromis bidon  qu'on voudrait nous imposer avec l'idée d'un libre choix entre des régions avec OGM et d'autres sans.
  2. Contre la soumission de l'école aux impératifs du marché qui aboutit à en faire un lieu de formatage des forçats de la production et de la consommation, inventons une école dont la mission fondamentale serait de transmettre le dur métier d'humain, lançons aussi un grand projet éducatif, à l'instar de ce que furent les MJC, en matière d'éducation à une autre conception et pratique de la nature.
  3. Contre la pensée unique des grands médias et afin de libérer l'information de la tutelle des multinationales car on ne pourra faire de l'écologie sans transparence et sans choix entre des options différentes (option préférentielle pour les riches à la Sarkozy ou pour les pauvres), revenons à l'application des ordonnances de 1944 sur la presse, édictées par le Conseil national de la Résistance
  4. Contre l'agression publicitaire, faisons primer le droit des usagers à être protégé sur celui des marchands à vendre leurs produits, abrogeons la circulaire Lang qui banalise la pénétration de la publicité et des marques commerciales dans les écoles, interdisons sur le modèle de la Suède la publicité télévisuelle à destination des enfants, limitons le nombre et la taille des panneaux publicitaires, allons vers des villes sans pub à l'instar de Sao Paulo, inversons la logique juridique qui veut que le protection des citoyens soit une exception et la  pub-tréfaction la règle
  5. Contre l'insécurité sociale et psychologique que généralise la précarité mais aussi le salariat et qui entretient la  fièvre acheteuse , adoptons le principe d'un  revenu universel d'existence  inconditionnel couplé à un  revenu maximal autorisé  permettant à chacun de vivre simplement pour que chacun puisse simplement vivre
  6. Contre le tout (auto)routier engageons des mesures décisives comme l'arrêt de la construction du réseau (auto)routier, comme la reconversion d'une partie du réseau existant en chemins de fer, en axes piétons, en pistes cyclables, en jardins potagers ou d'agrément, imposons le bridage des moteurs, interdisons la commercialisation des voitures au-dessus d'une certaine puissance, interdisons les loisirs motorisés et les courses automobiles pour leur valeur anti pédagogique
  7. Contre l'explosion des inégalités écologiques et sociales représentée par le choix d'une régulation par le marché, inventons d'autres politiques de distribution des richesses et imaginons des systèmes de tarification en fonction des types d'usages ou des quantités : pourquoi payer son eau le même prix pour faire son ménage et remplir sa piscine ? Pourquoi payer les mêmes impôts fonciers pour une résidence principale et secondaire ? Ce mécanisme peut être généralisé à l'ensemble des services publics et des biens communs sur la base de délibérations collectives
  8. Contre la généralisation de la bio-industrie, imposons le retour à une véritable norme  bio  respectueuse des produits, des cultures et des hommes, généralisons une restauration sociale (scolaire, entreprise, etc.) faite sur place, avec des produits  bio , locaux et de saison, interdisons l'irradiation des aliments qui ne profite qu'aux acteurs de la globalisation, agriculture intensive et grande distribution.
  9. Contre la délocalisation de l'économie construisons une préférence pour les marchés locaux en versant des subventions ou des aides sociales sous forme de  monnaie locale  comme en Allemagne, démantelons les systèmes de franchise commerciale
  10. Contre la délocalisation de toutes nos activités, interdisons les voyages scolaires lointains, recentrons le tourisme social sur le  tourisme vert de proximité. 
  11. Contre une société globalitaire qui fait fonctionner le système juridique au profit des plus gros, remettons en cause les règles universelles qui sous prétexte d'hygiène ou de sécurité imposent partout les mêmes normes à l'ensemble des acteurs : pourquoi imposer par exemple la même méthode aux géants de la malbouffe et aux petits restaurants ? Adoptons des règles différentes selon la nature réelle des dangers
  12. Contre la dictature des temps rapides sur les temps lents et des temps courts sur les temps longs, soutenons les projets de ralentissement des villes, adoptons le programme  slow food  pour les écoles à l'image des régions italiennes, soutenons les villes qui en adhérant au Mouvement international des villes lentes refusent de grandir, généralisons le  droit à la nuit en interdisant l'éclairage public intempestif, généralisons la priorité aux TER plutôt que de construire des lignes TGV
  13. Contre l'emprise de l'économie, maintenons et renforçons l'interdiction du travail le dimanche et interdisons l'ouverture nocturne des grandes surfaces commerciales
  14. Contre l'idéologie du  travailler plus pour gagner plus , reprenons le combat pour marcher vers les 32 heures en 4 jours et le droit de  vivre et travailler au pays 
  15. Contre les nuisances industrielles, supprimons toute aide aux pollueurs et soutenons les industries qui se reconvertissent sous forme de petites unités à production relocalisée
  16. Contre la société industrielle globalitaire, développons l'autonomie dans tous les domaines notamment énergétique, soutenons d'abord les économies d'énergie puis les énergies renouvelables à taille humaine ou coopérative
  17. Contre l'occidentalisation du monde, reconnaissons notre dette environnementale mais refusons aussi l'idée que la pauvreté justifierait la destruction de la planète
  18. Contre le double échec du capitalisme et du socialisme productivistes, ré-hiérarchisons nos systèmes juridiques pour concilier les contraintes environnementales avec notre souci de justice sociale par un nécessaire retour à la primauté du politique
  19. Contre l'écologie apolitique, repolitisons l'écologie en rendant la parole au peuple, c'est aux citoyens de décider ce qui doit être (quasi)gratuit, renchérit ou interdit, c'est aux citoyens de choisir de façon autogestionnaire quel avenir ils souhaitent
  20. Contre l'illusion de la toute-puissance sarkozyenne, jouons la carte de la démocratie, exigeons la représentation proportionnelle pour toutes les élections, faisant respecter le non cumul des mandats et adoptons le mandat impératif, optons pour un régime primo-ministériel  contre la présidentialisation et la peopolisation du pouvoir
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9 décembre 2007 7 09 /12 /décembre /2007 08:55

Sarko l’américain.

 

Mais qu’est-ce qu’il aime tant notre président en Amérique ? C’est pourtant facile à comprendre. Il adore :

_Les positions  du parti républicain américain :

énormes baisses d'impôt favorisant les privilégiés, dénonciation du proto­cole de Kyoto sur le contrôle des gaz à effet de serre, refus d'une réglementation sérieuse du port d'armes, attrait pour la peine de mort, condamnation de l'avortement, soutien à la politique de colonisation israélienne, mépris rigolard à l'encontre des Nations unies.

 

 En 1996 une politique publique de réduction des inégalités de revenus obtenait le soutien de moins d'un Américain sur trois alors qu'en Europe la proportion variait à l'époque entre près des deux tiers et plus des quatre cinquièmes.

 

C'est la seule nation développée qui n'a pas de système médical public universel, l'une des rares qui n'offre pas d'allocation fami­liale à toutes les familles.

 

Les Américains restent plus opposés que les Européens à l'intervention de l'État dans l'économie, qu'il s'agisse du contrôle des prix et des salaires, de la création d'emplois financés par les collectivités publiques, ou de la durée hebdomadaire du travail.

 

 Seuls 23 % des Américains estiment, selon une étude de 1998, qu'il est de la responsabilité de l'État de « veiller au sort des gens très pauvres qui ne peuvent pas veiller sur eux-mêmes ».

 

Ils sont moins disposés que les Européens à croire que l'État est obligé de procurer un emploi aux chômeurs, ou de garantir un revenu mini­mum.

 

 Les différences de valeurs entre les États-Unis et l'Europe apparaissent également en matière de mobilité sociale et de réus­site individuelle.

 

 L'illusion de la prospérité, présente ou à venir, peut jouer son rôle: 19 % des contribuables américains croient déjà appartenir à la catégorie du 1 % de contribuables les plus riches; et 20 % imaginent qu'ils la rejoindront bientôt... Autant dire que « faire payer les riches» est une proposition difficile à vendre dans un pays où les cibles qui se croiraient alors visées sont trente-neuf fois plus nombreuses que celles qu'on chercherait à atteindre.

 

Une disposition à s'accommoder des rémunérations pharaoniques versées à un tout petit nombre (les dirigeants d'entreprises industrielles importantes gagnent en 2003 une moyenne annuelle de 2 250 000 dollars, c'est-à-dire trois fois plus que les chefs d'entreprises comparables de neuf pays européens).

 

Voila vers quoi tend Sarko. Voila pourquoi il encense l’Amérique et appelle de ses vœux une France américanisée. Il s’accommode lui aussi des rémunérations pharaoniques, surtout s’il est le premier concerné… Si l’on veut savoir à quelle sauce on sera mangé au cours du quinquennat à venir il n’est pas nécessaire de lire dans le marc de café, il suffit de se reporter au programme politique des Néocons  étatsuniens.

 

Notes :

1-                Les Néocons ne sont pas de nouveaux cons, mais bien des vieux…

2-                Les américains de M. Buisson, alias Bush, aime bien Sarko. C’est que, ne prêtant qu’une oreille distraite aux informations venant d’un pays si difficile à situer géographiquement que la France, ils entendent Sharko, qui pourrait être un diminutif familier pour Shark, à savoir M. Le Requin.

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9 décembre 2007 7 09 /12 /décembre /2007 08:47

Déclaration du Roi transférant le tribunal de Montbrison à Saint Étienne

 

Nicolas, par la grâce de Dieu roy de France et de

Navarre, à tous ceux qui ces présentes lettres verront

Salut.

 Vu les émotions qui ont été excitées depuis ces derniers temps par quelques esprits séditieux dans notre ville de Montbrison, et dans la vue

de pourvoir à une administration plus paisible de la

justice que nous avons déposée entre les mains de

notre dit tribunal, nous avons résolu de le transférer

de notre ville de Montbrison dans celle de Saint Étienne, que nous avons choisie comme la plus propre et pour la sûreté de cette compagnie et pour la commodité de nos sujets, qui sont appelés auprès d'elle par le besoin de leurs affaires. A ces causes et autres grandes et importantes considérations à ce nous mouvant, de l'avis de notre Conseil et de notre certaine science, pleine puissance et autorité royale, avons déclaré et déclarons que nous avons transféré, comme de fait nous transférons par ces présentes, signées de notre main, notre tribunal de Montbrison en notre ville de Saint Étienne. Voulons, à cette fin, que tous les présidens, conseillers, nos avocats et procureurs­généraux, greffiers, avocats, procureurs, huissiers et autres officiers et suppôts d'icelle, ayent à s'y transporter sans aucun délai, pour rendre et administrer la Justice à nos sujets avec le même pouvoir, jurisdiction et autorité qu'ils ont fait jusqu'à présent en

notre ville de Montbrison; et cependant, jusques à ce

qu’ils .se soyent rendus en notre ville de Saint Étienne, leur interdisons dans celle de Montbrison tout exercice et fonction de leurs charges et leur enjoignons de cesser toutes délibérations, à peine de faux, Défendons aussi très expressément à tous nos sujets de se pourvoir, après la publication desdites présentes, ailleurs que par devant notre dit tribunal séant à Saint Étienne.

 Car tel est notre bon plaisir­

En tesmoing  de quoy nous avons fait mettre notre

Seel à cesdites présentes, données à Versailles, le…

, l'an de grâce 2007 et de notre règne le premier.

 

 Signé Nicolas, et sur le repli Par le Roy,

 Rachida

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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 09:11

Les bienfaits de la privatisation.

 

Californie du sud :

Les incendies ont épargné certains heureux… Ce n’est pas le fruit du hasard, ni grâce à l’intervention de la main de dieu tout puissant. A moins qu’il ne s’appelle Firebreak Spray Systems, service spécial offert par l’ American International Group (AIG). Les membres de la société Private Client Group  payent en moyenne 19,000 $ pour qu’on asperge leur maison de retardateurs de feu. En cas d’incendie des équipes viennent combattre le feu chez vous et uniquement chez vous. Tant pis pour les voisins non assurés chez Firebreak Spray Systems dont les maisons flambent à côté. Leur maison peut bien brûler mais les pompiers privés n’interviennent pas. Les ressources du service public des pompiers ont été réduites au maximum  en Californie et les jours où chacun avait droit à une protection égale sont du passé.

Réduisez les crédits du public, vous ferez le bonheur des firmes privées qui interviendront là où l’état se désengage.

La protection privée se développe dans de nombreux domaines liés aux catastrophes profitant du manque de crédit des organismes publics.

Floride :

C’est le cas de la société HelpJet qui offrait le transport vers les aéroports, un voyage en première classe, le logement dans des hôtels cinq étoiles aux victimes de l’ouragan katrina l’an dernier. Pas de queue à faire, pas de bousculade… On s’occupe de tout, à condition de payer. On va transformer votre cauchemar en rêve…

Sovereign Deed, une autre société d’assurance, pour la modeste somme de 50000$ d’inscription, à laquelle s’ajoute des annuités de 15000$ se propose de vous assurer totalement contre les conséquences des catastrophes naturelles ou provoquées par  l’homme (on pense aux « attaques terroristes » qui finissent par générer du business), aux épidémies, etc. On garantit aux membres l’accès à la médecine, à l’eau et à la nourriture. Sovereign Deed vend la possibilité d’échapper aux changements climatiques et aux défaillances de l’état. Ses employés sont d’anciens membres de la CIA en retraite, d’anciens agents des Forces Spéciales. Avec de tels protecteurs plus la peine de prier il suffit de payer…

Blackwater USA, dont mêmes les dirigeants irakiens ne veulent plus, cette société de protection privée opérant en Irak et qui s’est illustrée par ses tueries de civils, essaie de prendre sa part du marché et s’est fait de la publicité en distribuant nourriture et couvertures aux victimes des récents incendies du comté de San Diego.

 La gestion des catastrophes est régie par la logique du « vous serez sauvé dans la mesure ou vous paierez ».

Toutes les vies n’ont pas la même valeur dans ce nouveau monde de catastrophes. Il serait temps de réagir pour revenir au principe d’égalité, conclut le journaliste.

D’après The Nation.

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8 décembre 2007 6 08 /12 /décembre /2007 09:07

Chroniques américaines. N°1

 

 Réchauffement climatique, épuisement des ressources naturelles : ils n’en ont rien à cirer ! Les richissimes ont décidé d’ignorer tout ce bazar.

 

Deux petits exemples de gaspillage.

 

En floride.

 

Nelson Peltz, un magnat de l’industrie alimentaire a consommé presque 21 millions de gallons d’eau en un an (soit 79 485 000 litres), ce qui fait environ 57,000 gallons par jour (215 745 litres) pour un coût de plus de 50,000 $  pour arroser les pelouses et entretenir les haies de ses deux résidences  sur le front de mer (surface : 13,8 acres = 558,486 ares = 55848,9  mètres carrés)

 

La consommation moyenne d’un américain ordinaire est de 54,000 gallons (245 484 litres) par an.  Ou 672 litres par jour.

 

Peltz utilise 352 fois plus d’eau que l’américain moyen. Normal : il gagne aussi 352 fois plus d’argent que lui.

 

A Atlanta.

 

Un habitant d’Atlanta qui vit seul dans son manoir doté de 7 salles de bains consomme 60 fois plus d’eau que ses voisins. Ceci, en des temps de sévère sécheresse dans la région, quand  les jardins dépérissent par manque d’eau et dans une ville qui pourrait ne plus avoir d’eau potable dans trois ou quatre mois.

Et on nous les donne en exemple : ils ont réalisé le Rêve Américain.  Et nous devrions les imiter. Le journaliste conclut qu’on ne peut rien y faire car les richards contrôlent le gouvernement et s’opposent à toute mesure qui mettrait un frein  à leur consommation scandaleuse de ressources naturelles de plus en plus précieuses.

Ils affirment que c’est mauvais pour l’économie et si on continue à les tracasser  ils se délocaliseront.

Super ! Si on essaie de se protéger, on perd son emploi, si on ne le fait pas c’est la vie de nos enfants qui sera mise en péril.

 

(D’après The Nation)

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7 décembre 2007 5 07 /12 /décembre /2007 14:35
Le discret M. de Montesquieu.
 
Beaucoup de gens connus, aspirant à plus de notoriété, voire à la célébrité (les people), semblent se dévouer sans compter pour le bien de leurs compatriotes. Ils parrainent à tout va des associations luttant, les unes contre la pauvreté, contre l’exclusion, contre le Sida, les autres pour les sans papiers, que sais-je ? Ils participent à des concerts, à des collectes, etc. Il y a les braves petits soldats inconnus qui font marcher le « charity business » et il y a les grosses pointures, les vedettes dont l’objectif est d’abord de faire savoir comme ils sont généreux, comme ils compatissent aux misères des miséreux. Et qui ne ratent aucune occasion de se faire valoir. Et de vendre leur camelote. Tous ne sont pas aussi cyniques mais beaucoup gagneraient à se comporter comme ce « people » du temps jadis, un certain M deMontesquieu.
 
« Il allait souvent à Marseille, visiter sa sœur, madame d'Héricourt. Se promenant un jour sur le port pour prendre le frais, il est invité, par un jeune matelot de bonne mine, à choisir de préférence son bateau pour aller faire un tour en mer. Dès qu'il fut entré dans le bateau, Montesquieu crut s'apercevoir, à la manière dont ce jeune homme ramait, qu'il n'exerçait pas ce métier depuis longtemps; il le questionne et il apprend qu'il est joaillier de profession; qu'il se fait batelier les fêtes et les dimanches pour gagner quelque argent et seconder les efforts de sa mère et de ses sœurs; que tous quatre travaillent et économisent pour amasser deux mille écus et racheter leur père, esclave à Tétouan. Montesquieu, touché du récit de ce jeune homme et de l'état de cette famille intéressante, s'informe du nom du père, du nom du maître auquel il appartient. Il se fait conduire à terre, donne à son batelier sa bourse, qui contenait seize louis d'or et quelques écus, et s'échappe. Six semaines après, le père revient dans sa maison. Il juge bientôt, à l'étonnement des siens, qu'il ne leur doit pas sa liberté, comme il l'avait cru d'abord; et il apprend que non seulement on l'a racheté, mais qu'encore, après avoir pourvu aux frais de son habille­ment et de son passage, on lui a remis une somme de cinquante louis, Le jeune homme alors soupçonne un nou­veau bienfait de l'inconnu, et se met en devoir de le cher­cher, Après deux ans d'inutiles démarches, il le rencontre par hasard dans la rue, se précipite à ses genoux, le conjure,les larmes aux yeux, de venir partager la joie d'une famille au bonheur de laquelle il ne manque que de pouvoir jouir de la présence de son bienfaiteur, et de lui exprimer toute sa reconnaissance. Montesquieu reste impassible, ne veut con­venir de rien, et s'éloigne à la faveur de la foule qui l'en­toure. Cette belle action serait toujours restée ignorée; si les gens d'affaires de Montesquieu n'eussent trouvé, après sa mort, une note écrite de sa main, indiquant qu'une somme de sept mille cinq cents francs avait été envoyée par lui à M. Main, banquier anglais à Cadix; ils demandèrent à ce dernier des éclaircissements : M. Main répondit qu'il avait employé cette somme pour délivrer un Marseillais nommé Robert, esclave à Tétouan, conformément aux ordres de M. le président de Montesquieu. La famille de Robert a raconté le reste. »
 
Au sentiment et à la vertu de la bienfaisance, Montesquieu joignait l'amour du bien public. « J'ai eu naturellement de l'amour pour le bien et l'hon­neur de ma patrie, et peu pour ce qu'on appelle la gloire; j'ai toujours senti une joie secrète, lorsqu'on a fait quelque règlement qui allait au bien public. »
 

 
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7 décembre 2007 5 07 /12 /décembre /2007 10:15

Les vieux de la télé pour la télé des vieux

 

Les vieux vont payer…Une bonne cinquantaine d’euros. Enfin un effort pour les dégoûter de leur drogue favorite, effort louable en soi. Il n’est jamais trop tard pour se désintoxiquer, même si on n’y croit pas trop.

Les vieux dealers, les PPDA, les Drucker, l'inspecteur Derrick ont du souci à se faire car ils risquent de perdre une bonne part du marché.

Mais la mesure ne va pas assez loin. Il faudrait, comme pour le tabac, doubler, tripler, quadrupler le prix de leur came. Et aussi, il faudrait interdire de regarder la télé dans tous les lieux publics, dans les chambres d'hôtels, les maisons de retraite, les cafés etc.

Les vieux ne sont pas excusables d'être vieux. Ils n'avaient qu'à conserver leur éternelle jeunesse après tout. Qu'est-ce qui les en empêchait ? Et maintenant qu'ils se sont laissés aller à devenir vieux, ils voudraient avoir droit à leur joint, à leur ligne gratuite !

Mais s'ils décrochent en masse, les vieux dealers vont se retrouver à la rue ? Je suggère que ces cotisations nouvelles leur soient versées et dans leur totalité. Voir PPDA ou Drucker ou Derrick faire la manche nous serait un spectacle insoutenable...

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7 décembre 2007 5 07 /12 /décembre /2007 08:51

Jeudi 1er novembre 2007

Il faisait, hier, un temps de Toussaint quand je suis descendu à notre bibliothèque municipale sur le coup de dix heures. Je reprenais une vieille habitude, celle qui consiste à errer dans les rayons des livres, à s’asseoir pour consulter des revues et à en emprunter quelques unes. J’embarquai deux numéros des dossiers du Canard Enchaîné, un autre de Alternatives Economiques et après les avoir fait enregistrer par une bibliothécaire neurasthénique j’allai acheter le Canard de la semaine.

La grand rue de F. était balayée par une bise humide qui me transperçait jusqu’aux os, comme on dit. Les fleuristes avaient étalé leur marchandise de Toussaint sur le trottoir. Je trouvai beaucoup d’animation en dépit du froid. Un flux de passants ininterrompu qui signalait une activité anormale embarrassait le trottoir. Anormale sauf pour un jour de marché. On était mercredi et en effet le marché du jeudi avait été avancé en raison du jour férié du lendemain.

Ce marché ne présente pour moi aucun intérêt, à l’exception de l’étal du bouquiniste. Et encore, il ne présente à sa clientèle que des ouvrages des plus banal. Livres pour le populaire uniquement. Et de fait, rien ne  retint mon attention.

J’avais remarqué les militants de Lutte Ouvrière qui s’étaient déployés par petits groupes ici et là. Je n’étais pas intéressé par leur presse et j’évitai soigneusement de me laisser accrocher au passage. Je me dirigeai vers le marché aux fleurs et aux légumes place de la Bourse. Une bonne petite marche me ferait du bien. Je pratiquais autrefois cet exercice mais voilà depuis ma retraite je me suis ramolli et je renonce vite à l’idée de grimper les pentes rudes de la région. En revanche, le centre de la ville est plat.

A l’entrée se tenait une jeune et jolie militante. Personne ne s’arrêtait. Je me dis que je discuterai bien un peu avec elle. Un peu parce qu’elle était militante et qu’elle semblait s’ennuyer.

Elle me donna un tract, bien évidemment, voulut me vendre son journal. Alors je la questionnai :

_ On ne se retrouve pas dans tous vos mouvements trotskystes. Quelle différence y a t il entre Arlette Laguiller et Ollivier Besancenot ? 

_ Lutte Ouvrière s’adresse essentiellement à la classe ouvrière.

_ La classe ouvrière ! Mais il n’y a plus d’ouvriers !

_ Détrompez-vous ! 30% ! et vraiment des ouvriers pas des employés des gens qui travaillent à la chaîne dans des usines… En mai 68, ce sont les ouvriers qui ont fait céder le gouvernement, pas les étudiants !

_ Et  ceux de Besancenot ?

_ Ils s’investissent davantage dans des associations…

_ Qu’en est-il des communistes orthodoxes ?

_ Mes parents, mes grands-parents étaient communistes. Ils travaillaient à la mine.

_ Ils n’ont pas dû apprécié que vous deveniez trotskyste, j’imagine !

_ Mais si, ils ont vu que j’insistais sur le terme communiste. Il y a un gros travail à faire auprès des jeunes ouvriers de nos jours. Ils n’ont plus aucune culture de classe. Faut voir ! Quand je pense à mes parents. C’étaient des ouvriers mais ils étaient cultivés eux !

_ On dit aussi que vous seriez plutôt une secte qu’un parti.

_ Ça, ce sont les staliniens qui ont lancé cette accusation. Ils vont même jusqu’à dire que nous collaborons avec les préfets pour briser l’unité de la classe ouvrière… Des calomnies !

Le vent me glace et je suis impatient de repartir. Impossible de stopper la jeune militante.
_ Vous me prendrez bien mon journal. C’est 1 euro.

_ va pour un euro. Et c’est bien la première fois que j’achète votre journal. Regardez ce que je lis, le Canard

_ Moi aussi je lis le Canard… Il faut lire la presse de droite. Tenez dans le Capital on apprend que le plus riche de nos patrons touche un SMIG toutes les vingt minutes.

Elle continue son pilonnage.

_ Je n’ai que deux euros. Vous avez la monnaie ?

Elle fouille dans son sac de jeune fille et n’en retire rien et pour m’attendrir :

_ Vous nos ferez bien un don d’un euro, pour le parti…

J’ai de plus en plus froid. Je tiens déjà son journal à la main. Elle a mes deux euros et comme je veux à tout prix m’éclipser, je cède.

Je ne voulais pas discuter avec les trotskystes, ni acheter leur journal ni contribuer à leur mouvement mais il faisait si froid… Et la jeune militante était aussi charmante !

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6 décembre 2007 4 06 /12 /décembre /2007 08:19

mercredi 31 octobre 2007

Lectures : Paroles d’un croyant de Félicité de Lamennais, sorte de prêtre plus ou moins défroqué qui écrivait dans les années trente du siècle dix neuvième. Il eut son heure de célébrité après la révolution ou la révolte des « trois glorieuses », nom donné aux trois journées d’émeutes en 1830 qui eurent pour conséquence de renverser le trône de l’ultra Charles dix. Journées qui coûtèrent cher en sang au peuple parisien. Révolution confisquée par la bourgeoisie.

Apparaissent de nouveaux leaders : le banquier Laffitte, représentant du nouveau pouvoir, celui du duc d’Orléans qui deviendra Louis Philippe, roi des français et non plus roi de France ; ceux de Guizot et du petit Thiers (1m.55 !).

Sarkozy est battu. Il faut se méfier des petites statures : voir Napoléon et quand on regarde notre gouvernement actuel on dirait un défilé de nains : les Bertrand, les Kouchner, le premier ministre Fillon… Comme s’ils ne voulaient pas faire d’ombre à leur seigneur et maître. N’empêche que les géants, les Villepin ou les Chirac ont mordu la poussière…

En attendant, ils nous ont bien eu, ces nains… Sarkozy se fait attribuer une rémunération de presque 20000€ mensuel, augmentation de 140% ! Rien que ça… Pour être à la hauteur de la rémunération de Fillon ! Il tient un conseil des ministres en Corse : coût de l’opération, 1 000 000 €. L’Élysée a un budget qui dépasse les 100 millions d’euros. Et tout à l’avenant. Dans le même temps, le parlement vote par exemple une franchise de 0,5€ sur chaque boîte de médicaments !

Les français qui ont voté pour cette équipe devraient méditer les paroles du croyant du susdit Lamennais :

 «  Ayant donc parlé de la sorte, il s'adressa en par­ticulier à quelques-uns, et il leur dit : Vous travaillez pendant six heures, et l'on vous donne une pièce de monnaie pour votre travail;

Travaillez pendant douze heures, et vous gagne­rez deux pièces de monnaie, et vous vivrez bien mieux, vous, vos femmes et vos enfants.

Et ils le crurent.

Il leur dit ensuite : Vous ne travaillez que la moitié

des jours de l'année; travaillez tous les jours de l'an­née, et votre gain sera double.

Et ils le crurent encore.

Or il arriva de là que la quantité de travail étant devenue plus grande de moitié, sans que le besoin de travail fût plus grand, la moitié de ceux qui vivaient auparavant de leur labeur, ne trouvèrent plus per­sonne qui les employât.

Alors l'homme méchant qu'ils avaient cru, leur dit: Je vous donnerai du travail à tous, à la condition que vous travaillerez le même temps, et que je ne vous paierai que la moitié de ce que je vous payais; car je veux bien vous rendre service, mais je ne veux pas me ruiner.

Et comme ils avaient faim, eux, leurs femmes et leurs enfants, ils acceptèrent la proposition de l'homme méchant, et ils le bénirent: car, disaient-ils, il nous donne la vie.

Et, continuant de les tromper de la même manière, l'homme méchant augmenta toujours plus leur tra­vail, et diminua toujours plus leur salaire.

Et ils mouraient faute du nécessaire, et d'autres s'empressaient de les remplacer, car l'indigence était devenue si profonde dans ce pays que les familles entières se vendaient pour un morceau de pain 1.

 

 

Et l'homme méchant qui avait menti à ses frères amassa plus de richesses que l'homme méchant qui les avait enchaînés.

Le nom de celui-ci est TYRAN; l'autre n'a de nom qu'en enfer. »

Actualisation : travaillez plus pour gagner plus !

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